La Faculté de médecine de Sousse a accueilli une rencontre regroupant des responsables de trois grandes universités : l’Université de Sousse, l’Université de Monastir et l’Université de Kairouan, sous la supervision de Mounir El Ayadi, directeur général de l’innovation universitaire au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, et de Olfa Bouallag, vice-présidente de l’Université de Manouba.
La réunion a été consacrée à l’examen des mécanismes de révision et de réhabilitation des parcours de formation, en prévision d’une réforme pédagogique d’envergure prévue pour la rentrée universitaire de septembre 2026.
Une phase d’évaluation avant la refonte
Dans son intervention, Mounir El Ayadi a souligné que les établissements universitaires sont désormais appelés à mener une évaluation complète des parcours LMD, dans l’objectif de redéfinir des offres répondant à la fois aux attentes des étudiants et aux besoins du marché de l’emploi.
Il a précisé que l’effort portera en priorité sur les licences, considérées comme la première brique du parcours académique et nécessitant une amélioration qualitative. Il a insisté également sur l’importance d’intégrer un indicateur d’employabilité à long terme dans chaque programme.
De son côté, Olfa Bouallag a affirmé que la restructuration des parcours est devenue indispensable pour accompagner la transformation rapide des métiers et des compétences, tout en renforçant la position de l’université tunisienne aux niveaux national et international.
Projet “SAVOIR-G” : vers un diplômé plus compétent et mieux préparé
Dans le même cadre, El Ayadi a expliqué que le ministère travaille, en partenariat avec l’ambassade de France, sur le projet “SAVOIR-G”, visant à définir et à développer les compétences transversales essentielles pour les étudiants en licence.
Le programme s’articule autour de quatre axes majeurs :
• l’amélioration du niveau en langues, notamment en français et en anglais,
• le développement des soft skills,
• l’intégration du module Study Skills,
• le renforcement des méthodes d’apprentissage modernes.
Le module Study Skills constitue une première dans l’université tunisienne. Il accompagne l’étudiant dès son entrée à l’université en lui fournissant des outils pratiques pour comprendre les méthodologies d’apprentissage, travailler en groupe, gérer des projets et construire son autonomie académique.
Des programmes finalisés et une formation nationale des enseignants
El Ayadi a indiqué que 16 experts universitaires ont travaillé durant trois mois à l’élaboration de programmes complets, incluant le contenu des cours et les modalités de leur enseignement.
En parallèle, une série de sessions de formation sera organisée durant le mois de novembre au profit des enseignants dans plusieurs régions, afin d’unifier la vision pédagogique et de les préparer à la mise en œuvre de cette réforme.
Un cap clair : l’intelligence artificielle et les métiers d’avenir
Les perspectives futures ont également été mises en avant. El Ayadi a insisté sur la nécessité d’intégrer de nouveaux contenus dans les offres de formation, notamment l’intelligence artificielle, les technologies numériques et les spécialités liées aux métiers émergents.
Une orientation que Bouallag juge essentielle pour rapprocher davantage l’université du monde professionnel en pleine mutation et anticiper les besoins du marché.
Un objectif partagé : former un diplômé plus solide et plus compétitif
Selon El Ayadi et Bouallag, cette dynamique vise à permettre à l’étudiant de construire un profil professionnel solide, capable de convaincre les employeurs, et à préparer une nouvelle génération de diplômés dotés de compétences linguistiques, techniques et humaines leur assurant une insertion fluide dans le monde du travail.

