L’Agence tunisienne d’évaluation et d’accréditation dans ce l’enseignement supérieur et la recherche scientifique (ATEA) a organisé, le vendredi 17 octobre 2025, un atelier de partage d’expériences intitulé :
»Évaluation des activités de recherche : aperçu historique et perspectives d’amélioration »,
en partenariat avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, l’ambassade de France en Tunisie et l’Institut français de Tunisie.
Cet atelier s’inscrit dans le cadre du projet FEF Horizon Recherche, un programme de coopération franco-tunisienne visant à renforcer les capacités d’évaluation de l’ATEA et à promouvoir une culture de qualité et d’amélioration continue dans la recherche scientifique.
Un cadre stratégique pour une évaluation efficace
Dans son allocution d’ouverture, Mme Salma Damak, directrice générale de l’ATEA, a souligné que
»le processus d’évaluation constitue un pilier essentiel pour le développement du système de recherche scientifique et l’amélioration de sa compétitivité ».
Elle a précisé que l’ATEA, créée en 2020 sous la tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur, est chargée à la fois de l’évaluation et de l’accréditation dans l’enseignement supérieur et dans la recherche scientifique.
»Aujourd’hui, l’agence dispose d’experts, de référents scientifiques et d’un conseil scientifique dédiés à l’évaluation des activités de recherche – laboratoires, unités, projets et écoles doctorales »
Mme Damak a ajouté que le projet FEF Horizon Recherche, lancé il y a deux mois avec le soutien de l’ambassade de France, s’étend sur deux ans et vise à renforcer les capacités institutionnelles de l’ATEA à travers des ateliers, formations et actions de sensibilisation sur les enjeux de la qualité et de la performance dans la recherche.
Vers une meilleure implication des chercheurs
Pour sa part, le Pr Abdellatif Boudabbous, professeur émérite et ancien président du CNEARS, a mis l’accent sur la nécessité d’une approche plus participative et dynamique :
»Nous avons rencontré aujourd’hui les responsables de l’ATEA afin d’évaluer l’expérience actuelle et de proposer des pistes d’amélioration pour un système d’évaluation plus simple, plus efficace et mieux adapté aux besoins des laboratoires et des encadrants ».
Il a également évoqué les points faibles du dispositif, notamment le financement limité des laboratoires et le manque de soutien aux doctorants.
»Il est crucial de renforcer les moyens des jeunes chercheurs et de valoriser la formation dispensée dans les écoles et instituts tunisiens, car l’avenir de la recherche en Tunisie en dépend. »
Un lien entre recherche et développement national
De son côté, M. Béchir Hamrouni, professeur à l’Université de la Manar et membre du comité d’arbitrage de l’ATEA, a insisté sur la dimension appliquée du processus d’évaluation :
»L’objectif est de faire en sorte que la recherche scientifique contribue concrètement à résoudre les problèmes du pays, qu’il s’agisse des ressources en eau, de l’énergie ou d’autres enjeux stratégiques. »
Il a appelé à une meilleure articulation entre les structures de recherche, les politiques publiques et les besoins socio-économiques, estimant que l’évaluation doit être perçue non comme une contrainte administrative, mais comme un levier de performance et d’innovation.
Un pas vers une culture d’évaluation durable
Les travaux de la journée ont permis d’échanger autour des meilleures pratiques internationales et de formuler des recommandations pour alléger les procédures, renforcer la transparence et encourager les structures de recherche.
Les participants ont convenu de l’importance d’élaborer une feuille de route nationale pour améliorer le système d’évaluation et en faire un instrument de pilotage stratégique du développement scientifique en Tunisie.