Un grand nom de la scène théâtrale tunisienne sublime le spectacle de la soirée : Dalila Meftahi. Interprète et également metteuse en scène dans « Portail 52 », son dernier travail scénique, la pionnière tunisienne effectue un retour remarquable, autour du théâtre classique.
L’histoire est annonciatrice d’une lutte féminine historique qu’a connu la Tunisie sous la colonisation. Une lutte globale acharnée et sans merci pour une indépendance, acquise en partie grâce aux femmes qu’on pourrait appeler « Fallegas », armées et prêtes à combattre, racontée dans « Portail 52 ».
Cette pièce de théâtre éclaire une parenthèse de l’histoire totalement passée aux oubliettes et méconnue.
Cette 8ème soirée dans l’enceinte de l’amphithéâtre rassemble Dalila Meftahi, en cheffe de fil, entourée d’interprètes femmes citons Abir Smidi, Chaima Toujani et Sana Hafedh sans oublier la participation masculine de Kamel Kaabi. Le texte engagé et ficelé de Donia Mnasria parvient à éclairer toute une histoire de la résistance de ces femmes tunisiennes. Un texte qui résonne tel un bel hommage et retrace une période pré-indépendance de 1952.
Le carrefour de rencontre n’est autre que l’aéroport de Tunis – Carthage : « Portail 52 ». Ces femmes se rencontrent, et clament leur déception, l’ingratitude de l’histoire, le manque de reconnaissance, tiraillée entre quitter leur patrie ou rester, la mort dans l’âme. C’est ainsi que des luttes ont foisonné sur la scène, celles de Hassnia Romdhane Amid, Zakia Ben Mohamed Lamine Pacha Bey, Khadija Cheour.
Au fil des évènements, les femmes parviendront à remettre à jour un épisode historique crucial dans la lutte contre le colon. Elles le situent dans le présent, tout en titubant, surtout quand elles abordent cette possibilité de partir.
Le spectacle, malgré sa dimension dure, est ponctué de moments drôles. « Portail 52 » est une création contre l’oubli remarquablement bien menée. Des histoires de luttes qui ont été menées difficilement jusqu’à l’étouffement dans les prisons, les arrestations, vécue au gré des disparitions, ou des départs.
Danilo Rea, jazzman italien est à l’affiche de la 9èmesoirée musicale du Festival International de Hammamet.