Bilel fattoum
De nouvelles places pour la Tunisie aux prochains Jeux olympiques 2024 qui se tiendront à Paris du 26 juillet au 11 août 2024. Ayoub Hafnaoui, qui a raflé la médaille d’or au 800 m nage libre à Tokyo en juillet dernier, avait déjà gagné son ticket. Sur le même élan, Khalil Jendoubi, qui vient d’emporter le championnat du monde du taekwondo pour les moins de 58 kg en Chine, en octobre dernier, est dispensé des tours de qualifications et accèdera directement aux JO 2024. Firas Gattoussi, champion du monde de taekwondo pour les moins de 80 kg, est lui aussi sur le point d’atteindre le score nécessaire pour participer aux prochaines olympiades, ses chances d’y parvenir étant très fortes.A 21 ans seulement, Khalil Jendoubi a créé la surprise, gagnant le Grand prix, battant en finale le Sud-Coréen Jun Jan. «La compétition était très serrée, déclare-t-il. Mais, il fallait l’emporter. Dans la vie, il faut avoir un rêve et œuvrer pour le réaliser, en y mettant tout l’effort nécessaire.» En tête du classement mondial des joueurs de taekwondo depuis 2022, il s’échine sans cesse à conserver cette position et multiplier les performances. Cet enfant de Tébourba, dans la proche banlieue de Tunis, avait très tôt fait du taekwondo sa passion. Il le doit largement à son père, Hachemi Jendoubi, féru de ce sport et entraîneur reconnu, et à la Fédération tunisienne du taekwondo, présidée par Mohamed Ghammam. Avec la médaille d’argent remportée lors des Jeux olympiques de Tokyo en 2020, il a déjà mis un pied sur le podium olympique. En récompense, le président Kaïs Saïed le décorera des insignes d’officier dans l’Ordre national du mérite au titre du secteur des sports, en août 2021. Au cours de la même cérémonie, Ayoub Hafnaoui, médaille d’or au 400 m nage libre à Tokyo, sera fait commandeur dans le même ordre.Vers Paris 2024
Firas Gattoussi appartient à cette graine de grands champions sportifs tunisiens. La médaille d’or obtenue en Chine vient en consécration d’un palmarès déjà bien garni. «Ce n’était pas facile du tout, déclare-t-il. Le tirage au sort m’a mis face à de redoutables compétiteurs que j’avais déjà l’occasion d’éprouver à plusieurs combats. J’étais très concentré, et la victoire de Khalil Jendoubi m’a encore poussé à l’emporter. En accédant au podium, la médaille d’or au cou, ma joie a été double.»
Gattoussi doit à présent poursuivre sa saga, notamment lors des prochains Jeux africains, pour gagner les points qui lui restent à obtenir afin de pouvoir se qualifier aux JO de Paris 2024. «Je suis sur le pont d’y parvenir», affirme-t-il avec beaucoup d’espoir et surtout de détermination.
Une fédération agissante
Dans cette brillante réussite, la Fédération tunisienne de taekwondo joue un rôle essentiel. Son président, Mohamed Ghannem, s’y investit pleinement. D’abord en restructurant l’administration et la gestion, mettant en place un système informatique de pointe. Mais, aussi en portant son attention, avec le bureau fédéral, tant à la promotion de ce sport qu’à l’encouragement des sélections nationales, hommes et femmes, dans toutes les catégories. Tout récemment, la fédération a recruté un nouvel entraîneur national, la khasakistanai Yesbol Soltanov.
Aussi, le soutien du ministère de la Jeunesse et des Sports a-t-il été déterminant. Le ministre Kamel Deguiche est en première ligne sur plusieurs fronts pour appuyer la fédération, les sélections nationales et les clubs. C’est ainsi qu’il s’était rendu en Corée du Sud pour obtenir l’organisation à Tunis, au début de ce mois de novembre, du Tunisian GTA Taekwondo Open, une prestigieuse manifestation internationale. La Tunisie a été également chargée d’une mission de promotion et de développement de ce sport dans le continent africain.
La réussite est remarquable… en attendant une consécration lors des JO 2024